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> Sport > CYCLISME
06/05/2024 03:16
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CYCLISME (52e Circuit de Saône-et-Loire) : Alexandre Jamet : «Je comptais dans ma tête les écarts, je savais que ça se jouerait à la seconde»

Joris Chaussinand, qui perd le Circuit pour 6 centièmes : « Je reste fidèle à mes valeurs. »




Alexandre Jamet (Saint-Etienne), vainqueur du Circuit :
« Ça fait 10 ans que je suis en élite, je n’ai jamais vu un aussi petit écart en trois coureurs. C’est que du bonheur, on a fait une superbe course d’équipe, mais gagner pour 6 centièmes, c’est énorme. Je m’en souviendrai toute ma vie. De toute ma carrière, c’est ma première victoire d’une course à étapes, ça fait quelque chose, en plus on a réussi à conserver le maillot jaune sur les deux jours, on a une super équipe, car il fallait les tenir, les parcours n’étaient pas évidents, jusqu’à Uchon on a vraiment bien contrôlé la course, après nos adversaires ont essayé de mettre un tour de vis. On bascule avec Mael (Soranzo) et Axel (Chatelus) nous rejoint pour le final, une course d’équipe incroyable. Quand Joris Chaussinand est parti sur Uchon, oui, j’ai eu peur, après on n’a plus calculé, on a tout mis jusqu’à la fin. Vous vous rendez compte, 6 centièmes ? C’est énorme, ça me fera des souvenirs. Bourg-en-Bresse nous a donné du fil à retordre, aux Hauts du Baudot, quand Victor Guernalec gicle, je ne pouvais plus me lever de la selle, je savais que je devais aller au train et récupérer dans la descente, sans plus me poser de question, à fond.

Je calculais, au loin je le prenais de mire, lui et Joris Chaussinand et je comptais les secondes qui nous séparaient, un, deux, trois… Et à chaque fois que je comptais, je tombais sur 9 secondes, incroyable (rires). De là, j’ai compris que ça allait se jouer à la seconde, donc, je roulais encore plus pour que le groupe fasse le sprint et qu’on arrive à moins de 9 secondes de Joris. J’ai peut-être gagné le Circuit à ce moment-là, ou Joris Chaussinand l’a perdu à Chardonnay quand il se relève et perd 9 secondes, c’est dommage, c’est une erreur de jeunesse. Aujourd’hui, le vélo se joue à des secondes, il ne faut jamais se relever à l’arrivée d’une course à étape. »
 
Quentin Cowan (SCO Dijon), meilleur grimpeur :
« Cette étape a été compliquée, j’ai effectivement cassé mon dérailleur au 90e km, j’ai dû prendre le vélo de mon équipier sur 2 km. Je n’ai pas perdu de force, je suis de nature calme, je n’ai pas paniqué, mais tout cela a compliqué ma course. A Broye j’ai réussi à faire le meilleur grimpeur et sur Uchon, juste après la jonction avec les échappés, je suis parti avec le maillot vert (Joris Chaussenand) qui était costaud. Je pensais, là, qu’on pouvait aller au bout, mais le groupe maillot jaune nous a repris. Sur les Hauts de Baudot, c’était devenu impossible de suivre Victor Guernalec, il était trop fort…pouah (on traduira son mot anglais par ce pouah), il gagne la course, trop fort !
Je voulais obtenir plus aujourd’hui, mais je suis satisfait de mon Circuit et de ce maillot, c’est le résultat du travail de mon équipe, sans mes coéquipiers, je ne serais sûrement pas arrivé devant. Je tenais à les remercier. »
 
Henri-François Haquin (CC Etupes), classement par points, 7e au général :

« A chaque fois ça se joue à la patte, pas de surprises. Je passe Uchon avec les meilleurs, juste derrière Joris Chaussinand et Quentin Cowan, dans la descente c’est revenu, je ne me suis pas inquiété, il y avait Alexandre Jamet avec nous, connaissant son expérience, je savais ce qu’on faisait. Je suis un peu déçu parce qu’il ne me manquait pas grand-chose pour basculer aux Hauts de Baudot avec Théo Thomas (Villefranche), je suis donc resté avec Alexandre Jamet, je fais 5e. Aujourd’hui, le plus fort a gagné, je suis forcément un peu déçu de ne pas récidiver la victoire d’hier, je pense qu’il y avait moyen. Je reste satisfait, je suis là avec les meilleurs grimpeurs, ce n’est pas forcément mon profil. »
 
Arnaud Tissières (Elite Fondations, Suisse), deuxième au général, persuadé d’être troisième :
« C’est une grosse déception, je pouvais envisager une victoire. On a fait le maximum avec l’équipe, je crois que je suis tombé sur plus fort que moi, on reviendra plus forts. Sur Uchon j’ai suivi, j’ai essayé d’attaquer sur la fin, mais après ma chute d’hier j’étais un peu limite, ça m’a coûté pas mal de jus afin de finir avec le bon groupe, je le paie un peu aujourd’hui. Quand les gars de Bourg sont partis j’ai essayé de suivre, sans succès, alors j’ai tout donné pour prendre du temps au maillot jaune (il ne sait pas à ce moment là qu’il avait réussi à le rejoindre au général, il perd le Circuit au cumul des places, pas au temps).
 
Joris Chaussinand (Bourg), troisième de l’étape et du général, perd le Circuit pour 6 centièmes :
« Oui, décevant. Je perds le Circuit pour 6 centièmes. Le premier jour, à l’arrivée, j’ai été mauvais stratégiquement, j’ai perdu 9 secondes en me relâchant, oui, j’ai fait le co… Je pense que je manque d’expérience. Aujourd’hui, j’ai tout donné, j’étais costaud, mais c’était difficile à gérer. Dans les Hauts de Baudot, Victor (Guernalec) est parti, j’ai pris la roue de Théo Thomas qui le poursuivait, j’ai fait le choix de ne pas rouler sur Victor, ça se joue là-dessus je pense. Si j’avais roulé sur Victor, il n’aurait peut-être pas gagné l’étape, j’aurais gagné le général. J’ai fait le choix du collectif, j’ai suivi mes principes, et voilà, c’est comme ça. J’espère que ça tournera en ma faveur la prochaine fois, ceci dit, je suis content, je reste fidèle à mes valeurs. (Les yeux mouillés) 6 centièmes… »
 
Victor Guernalec (Bourg), vainqueur d’étape au Creusot :
« Je ressens une certaine frustration à l’arrivée, j’étais parti aux Hauts de Baudot pour gagner en solitaire, mais malheureusement dans la descente les motos m’ont gêné, en fait, j’ai été emporté par la déviation moto dans la descente des Riaux, j’avais à ce moment-là 10 secondes d’avance. La moto m’a envoyé sur la droite, de ce fait mes poursuivants reviennent sur moi (Théo Thomas et Joris Chaussinand), je pense sincèrement que si j’étais parti sans problème, Joris aurait poursuivi son effort sans nuire à ma victoire et à la sienne au général. Déçu, oui, il y avait moyen de gagner l’étape et le général aujourd’hui, c’est frustrant.
Depuis le début de saison, j’ai déjà quatre victoires, Joris a fait un super boulot pour moi et je voulais que ce soit son tour. Il a néanmoins prouvé qu’il était très fort et qu’on pouvait compter sur lui pour passer professionnel. C’est frustrant, 6 centièmes ce n’est que de la chance en fait.
Je reste content pour moi, j’adore gagner, c’est une sensation de fou. C’est une belle victoire, le Circuit est dur, ça roule vite. Chez les pros ça roule vite aussi, comme eux, on a du très bon matériel, tout le monde est fort, même le 60e au classement est fort, du coup un peloton avec un tel niveau, ça roule vite. On ajoute les entraînements, la nutrition, les connaissances, les ambitions, ça élève le niveau de jeu, comme pour les pros. Le niveau, du coup, se resserre. »
Vincent Brucci

Voici la foto de l’erreur de Joris Chaussinand à l’arrivée de Chardonnay : celui qui lève les bras, c’est le troisième, Mael Soranzo, comtent de la victoire de son coéquipier, Alexandre Jamet, qui gagne le circuit
Celui qui regarde son pédalier, défait, c’est celui qui perdra le circuit, au final, pour 6 centièmes