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> Vie locale > LE CREUSOT
15/05/2024 14:15
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Le Creusot : Charles Landre rend hommage à Jean Gadrey

Communiqué :
La disparition de Jean Gadrey a plongé nombre de Creusotins dans la peine, tant il a été pour ceux qui ont eu la chance de le côtoyer un homme profondément et immédiatement attachant.
Jean Gadrey transpirait la sincérité, la gentillesse et une énergie qui semblaient infinies et tout le monde ou presque, au Creusot, a une raison de le connaître. Comme chef d’entreprise et artisan bien sûr, mais aussi comme artiste musicien puis comédien, amoureux passionné du Creusot et homme engagé pour ses convictions et pour sa ville. Il était de ceux qui ne trichent pas et qui expriment clairement ce qu’ils pensent.

Jean Gadrey c’était d’abord un artisan traversé par une générosité et une simplicité infinies, et mu par le souhait de transmettre. Retraité il n’a d’ailleurs jamais cessé d’accompagner ou d’aider les jeunes qui s’installaient, spécifiquement dans le domaine de la métallerie, à défendre l’artisanat et à encourager les apprentis. J’ai le souvenir précis de l’avoir vu passer des appels plusieurs heures durant pour trouver un stage à un jeune en difficulté, ou prêter ses outils et mobiliser son réseau pour sortir un jeune entrepreneur en difficulté de l’impasse. Indéfectible défenseur de l’artisanat il lui était inconcevable de ne pas allier les actes aux mots. Alors, chef d’entreprise il n’avait pas hésité à s’engager et portait inlassablement la parole de ceux qui travaillent.
Il défendait l’excellence artisanale comme il défendait l’excellence industrielle du bassin Creusotin et ceux qui les ont faites. Mémoire du travail du métal, il aimait à rappeler la force de l’engagement des hommes et il racontait cette histoire Creusotine qu’il connaissait si bien avec une finesse rare.
Jean Gadrey aimait plus que tout le Creusot où il vivait, Montcenis, son village pour toujours, et Torcy dont il racontait avec entrain ce qu’il imaginait de l’aménagement du lac, mais aussi le Morvan où il aimait aller et qui était une part de son identité. De ces rues, de ces chemins, de ces paysages humbles et rendus puissants par la main de l’homme, il pouvait d’une anecdote nous emporter en voyage. Voyage au bout de la vie Creusotine ou Morvandelle, voyage jamais vain, toujours exaltant qu’il imprégnait, par la force de son regard et de ses mots, des valeurs et des idées qui traversaient ses récits. 
Il n’avait d’ailleurs pas hésité, à faire don d’objets personnels ou familiaux à des institutions culturelles ou sportives pour que vive la mémoire Creusotine auprès du plus grand nombre.
Car Jean Gadrey était un homme de culture qui défendait les établissements culturels Creusotins, l’Ecomusée et LARC en premier lieu, qu’il voulait ouverts à chacun, et avant tout aux plus humbles.  Il aimait plus que tout le cinéma comme il aimait les autres, sans retenue. Alors il avait été comédien, soutien de réalisateurs locaux, promoteur du festival de court métrage Torc’images et aimait rappeler que le film « Au travail » sorti en 1920, avait été partiellement tourné au Creusot.
Parce que Jean Gadrey, bien sur, était engagé pour sa ville comme peu l’ont été. Conseiller municipal jusqu’en 2014 il n’a jamais cessé de défendre ses idées pour Le Creusot. Et il en avait beaucoup. Des audacieuses et des brillantes qui continueront de se propager, portées par le courage dont il a fait preuve lorsque, seul ou presque, il les exprima dans un contexte municipal ou les voix dissonantes n’existaient plus. L’histoire jugera que, dans son souhait de préserver les Riaux, ce berceau du Creusot industriel dont il aimerait plus que tout qu’il soit expliqué aux plus jeunes, dans sa volonté de préserver les patrimoines Creusotins des destructions successives et ce « vieux Creusot » dont il aimait présenter les maisons les plus emblématiques, dans cette idée la gare TGV devait enfin servir à la diversification économique sous peine de disparaître, dans sa défense inlassable de la transparence et de le probité des élus locaux, il avait raison. Raison avant beaucoup d’autres, raison avant la majorité. Ces idées sont déjà reprises, elles le seront encore davantage, et c’est avec beaucoup d’émotion que je me souviens combien il en parlait, comme de tout, avec cette sincérité viscérale qui le caractérisait.
Jean Gadrey nous manque déjà mais je sais que sa gentillesse, son sens du partage, ses rires et ses idées vives. sont ancrées dans la chair ou dans l’âme de tous les Creusotins qui ont eu l’immense honneur de le connaître. 
A ses enfants, à sa famille, mes pensées les plus profondes.
Charles Landre