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> Vie locale > SAINT SERNIN DU BOIS
08/05/2024 21:20
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SAINT-SERNIN DU BOIS : 79 ans après, on n’a pas oublié «le courage» des libérateurs, des résistants et des soldats, des combattants

Des écoliers ont pris part à la cérémonie.
Ce 8 Mai 2024 était une journée ensoleillée. Pour le plus grand plaisir des grenouilles qui ont retrouvé du bonheur dans l’étang de Saint-Sernin et que l’on pouvait entendre, ce mercredi 8 Mai, pendant la minute de silence observée devant le Monument aux Morts, où les Bandalous ont rythmé la cérémonie.
Après avoir lu le message du Ministres des Armées (voir sous les photos) et après le dépôt de gerbe, Pascale Fallourd a effectué une déclaration pour rappeler ce qu’avait été la guerre jusque dans la commune. Elle a rappelé (lire sous les photos) combien la nation a pu compter sur le courage de ceux qui se sont battus parfois jusqu’à la mort.

A quelques semaines des élections européennes il était bon de rappeler que certains ont donné de leur vie pour nos libertés.
Tout le monde a ensuite pris la direction de la mairie, où les enfants de l'école ont lu des messages.



Le message de Pascale Fallourd :
Notre pays commémore cette année le 80ème anniversaire de sa libération. Dans ce cadre nous avons procédé à la rénovation de notre monument aux morts.
Aussi, en ce jour d’hommage, je vous propose de revenir sur quelques éléments de l’histoire de notre commune.
En 1919, traumatisée par une guerre qui a fait un million et demi de morts, la France a tenté de faire son deuil par un hommage à ses soldats en érigeant 36 000 monuments. À Saint-Sernin du bois, celui-ci a été inauguré lors d’une cérémonie organisée le 22 octobre 1922. Il est construit en granite de Bouvier et se caractérise par une grande simplicité. Sur les faces latérales sont gravés les noms des 91 victimes de la première guerre mondiale. Ce devait être la « Der des der », car beaucoup de personnes espéraient qu’il n’y aurait plus jamais de guerre.
Malheureusement, 20 ans plus tard, le nationalisme s’imposa de nouveau dans certains pays européens, comme en Allemagne et en 1939, la Deuxième Guerre mondiale éclata.
Entre les deux guerres, dans le cadre de la défense du « point sensible du Creusot », à « La Planche », comme sur d’autres collines autour du Creusot, fut installé un poste DCA dont les vestiges bétonnés sont encore visibles. Un poste de garde fut aussi chargé de veiller à la sécurité du barrage.
En mai 1940, suite à une circulaire préfectorale, Messieurs Schneider et Cie mirent à la disposition des enfants des écoles de la commune, en cas de bombardement de la population civile, les caves de l’ancien Prieuré, ces caves présentant une très grande résistance.
Cette même année, un accident faillit se transformer en tragédie. De retour d’un bombardement d’usines près de Munich, un avion bombardier français, victime d’un tir ennemi qui avait peu à peu vidé les réservoirs, s’abattit sur la forêt de Saint Sernin, à proximité de la Croix Fichot. Fort heureusement, les 6 membres de l’équipage sortirent indemnes de l’appareil hors d’usage.
Saint Sernin du Bois n’eut pas comme les communes voisines d’Antully et du Creusot à subir des bombardements aériens, même si lors du deuxième bombardement anglais du Creusot, le 20 juin 1943, 9 bombes furent larguées au-dessus du Gros Bois, sans dégât pour ce hameau. Malheureusement, ce ne fut pas le cas au Creusot, ainsi, face à l’étendue des dommages causés aux habitations, la commune put mettre une classe à la disposition des réfugiés. Par ailleurs, de nombreux expatriés Luxembourgeois et des régions de l’Est trouvèrent un domicile à Saint Sernin.
La forêt de Saint Sernin n’abrita aucun maquis local, tout au plus elle servit quelques jours d’asile à des résistants de passage, venus installer un camp provisoire sur l’un des immenses pierriers du Bas de Chêne.
Nous célébrons aujourd’hui le courage de nos libérateurs, résistants, soldats des pays alliés, combattants de l'armée reconstituée par la France libre, mais aussi de tous ceux qui ont combattu pour notre pays. C’est dans ce cadre que nous avons procédé à la rénovation de notre monument aux morts : nettoyage global, reprise du lettrage de la plaque en hommage aux 8 morts de la guerre 1939-1945, décapage et remise en peinture de la grille métallique, reprise des joints des marches.
Ce monument nous rappelle combien il est important, sans relâche, de lutter pour que les humains vivent en paix.


MESSAGE de Monsieur Sébastien LECORNU, ministre des Armées, et de Madame Patricia MIRALLÈS, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire
8 mai 2024
Il y a 79 ans, à Berlin, la France surmontait « l’étrange défaite » de mai 1940 et l’esprit de collaboration. Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait, le fracas des armes se taisait en Europe.
Ce jour-là, il faisait chaud sur la France comme dans le cœur des Français lorsqu’ils ont appris la nouvelle : « La guerre est gagnée ! Voici la Victoire ! ». Ces quelques mots, prononcés par la voix du Général de Gaulle, qui depuis le 18 juin 1940 avait poursuivi le combat, ont résonné dans le pays, et bien au-delà.
La délivrance est là. Et, en même temps que les larmes de joie, la douleur fait briller les yeux des Françaises et des Français.
Car la Victoire, si heureuse soit elle, n’efface ni la guerre qui a eu lieu, ni ses ravages et ni ses morts. Des ruines de Rennes et de Saint-Lô, aux plages de Normandie et de Provence, d’Oradour-sur-Glane aux monuments aux morts sur lesquels on gravera bientôt des noms nouveaux : c’est dans un silence de mort que résonnent les premiers cris de la Libération. Dans le silence des murs d’Izieu et de celui de toutes les maisons dont les habitants furent assassinés.
Le 8 mai 1945, dans un élan collectif, chacun pleure les morts et salue ceux qui ont combattu. 79 ans après, réunis devant nos monuments aux morts, nous leur rendons un même hommage.
Nous nous souvenons de ceux de 40 et de leurs efforts héroïques, à Montcornet, à Saumur, à Narvik ou dans les Alpes.
Nous nous souvenons des hommes et des femmes qui ont refusé d’abandonner la Patrie à ceux qui l’avaient occupée et à ceux qui l’avaient trahie. Résistants, ils s’étaient engagés sans calcul, sans garantie, mais résolus à vivre libre ou à mourir.
Nous nous souvenons des combattants des Forces Françaises Libres, venant de France, d’Afrique, des outre-mer et d’ailleurs. Ils étaient soldats, légionnaires, aviateurs, tirailleurs, marsouins ou marins. Ils sont arrivés sur les plages de Normandie et de Provence après les glorieux combats de Bir-Hakeim, de Koufra, dans les sables des déserts d’Afrique et du Levant, à Monte Cassino. Ils débarquaient en France, guidés par la liberté, qu’ils aimaient plus que leur propre vie. Ils se sont battus et n’ont jamais plié.
Nous nous souvenons du soutien décisif de nos Alliés d’alors, de ces combattants partis à l’assaut de l’ennemi côte à côte avec les Français libres, de ces millions d’hommes et de femmes qui se sont unis pour hâter la Victoire.
Nous nous souvenons également de toutes les victimes civiles qui payèrent un immense tribut. Elles trouvèrent la mort dans les exactions de l’occupant ou les bombardements de l’invasion ou de la Libération.
Nous nous souvenons des victimes de la déportation politique et raciale, dans les camps de concentration et dans les camps de la mort. Nous nous souvenons des juifs, tziganes, homosexuels, handicapés physiques ou mentaux, haïs et assassinés simplement parce qu’un jour ils étaient nés.
Nous nous souvenons aussi de ces Français et des ces Françaises d’Alsace ou de Moselle, enrôlés malgré eux dans l’armée de l’occupant, sous un drapeau qui n’était pas le leur.
Il y a 79 ans, la France et l’Europe avaient perdu leur innocence. Et c’est avec la conscience grave du passé que chacun se mit à imaginer les jours heureux. Avant même la fin de la guerre, de nouveaux défis se faisaient jour. De nouvelles ambitions, aussi.
Une ambition politique partagée par toutes les forces qui avaient contribué à la Libération et qui, rassemblées autour du général de Gaulle, avaient formé un gouvernement provisoire. L’ambition de l’établissement de la démocratie la plus large, car les peuples avaient compris, par les armes et par le sang versé, que le nationalisme est un fusil chargé. Tous pressentaient déjà que la construction européenne serait nécessaire au salut de l’Europe.
Une ambition sociale, celle de la sécurité sociale, du droit au travail, de la sécurité de l’emploi. Celle qui a donné à tous les enfants la possibilité de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture, pour que soit ainsi promue une élite non de naissance mais de mérite.
Une ambition économique qui, ne se limitant pas à la reconstruction, a offert à notre pays les moyens de son indépendance et de sa prospérité.
De la guerre, du 8 mai 1945, nous avons conservé une mémoire. Celle-ci s’est nourrie de l’histoire des combats de la France Libre et de la Résistance comme de celle de la déportation et de la collaboration. Cette mémoire est notre héritage autant qu’une leçon.
Depuis 79 ans, nous ne l’avons pas oubliée. Pour toujours, elle nous anime.
Vive la République !
Vive la France !