Les jeunes torcéens se sont approprié l’Avenue de l’Europe pour s’y amuser, s’y épanouir en toute quiétude, sans danger, sans voiture. Aux sourires affichés, ils ont adoré.
La ville de Torcy et les associations participantes ont mis les petits plats dans les grands, tout était savamment orchestré pour un seul et unique but : redonner aux gosses ce territoire monopolisé, habituellement, par les voitures, un lieu de tous les dangers, sûrement pas un endroit où on laisserait avec sérénité son enfant.
L’Avenue de l’Europe fermée, la contre-allée de la maison des familles servant d’annexe, ce sont plusieurs stands que les enfants ont découverts, il y en avait pour tous les goûts, les sportifs, les artistes, la culture, les jeux et bien sûr, ce qui rassemble tout le monde, la restauration.
Vincent Robin, le directeur de la maison des familles de Torcy, nous dit tout : « Effectivement, c’est la 4e édition. Ce projet est co-porté par l’association Mines de Rayons. Nous avons largement travaillé en amont, avec l’accompagnement scolaire, sur le trajet maison-école par exemple, localisé les points dangereux, ceux à sécuriser. Nous devons faire prendre conscience aux enfants de la dangerosité de la rue. »
Un aspect sensibilisation des dangers qu’ils peuvent rencontrer dans la ville, mais le but de cette journée ne se limite pas seulement à ça, toujours le directeur : « On a voulu redonner la rue aux enfants, comme c’était le cas avant, quand il y avait un monde sans voiture. On leur a dit, imaginez, fermez les yeux, une rue sans voiture où vous pourrez courir, jouer, faire ce que vous voulez. Ouvrez vos yeux, vous y êtes ! »
La ville de Torcy a mené cette belle initiative avec l’appui d’associations, Creusot Défi 2000, le CTMHB, club de handball, Zone Lutte Torcy et Mines de Rayons, l’instigateur du projet. Jacques Morot, l’employé de l’association, reprend en chœur les propos du directeur de la maison des familles : « On a lancé, il y trois ans, la rue aux enfants, en relation avec la maison des familles. L’idée était de fermer une rue aux voitures et la laisser aux gosses, qu’ils se la réapproprient. »
Au-delà même de la manifestation, ponctuelle, Jacques Morot voit les choses plus loin : « Pourquoi pas laisser plus de places en permanence aux enfants qui n’ont plus cette liberté, leur redonner des espaces sécurisés qu’ils avaient et qu’ils n’ont plus. Dans le temps, les enfants couraient dans les rues, jouaient et faisaient du vélo sans danger, sans véhicules. »
Le directeur s’affaire vers une remorque bien spéciale : « C’est le BlaBlafour ! » Un four dans une remorque, un four ambulant : « Oui, tout le monde emmène des choses à cuire, du pain, des tartes, des pizzas et on partage. » La convivialité, celle qui existait avant. Vincent Robin en profite pour nous donner rendez-vous : « Le BlaBlafour sera au Bois Morey, vers les pompiers. » Si l’envie vous en dit, la faim aussi, c’est le 7 juin prochain.
Vincent Brucci